COP24 : les entreprises européennes de fret ferroviaire se mobilisent

La coalition Rail Freight Forward regroupant une quinzaine d’opérateurs européens dont SNCF Logistics, DB Cargo, CFF Cargo et Mercitalia a, en effet, présenté un Livre Blanc nommé "30 by 2030".

Crédit photo OC
Non moins d’une quinzaine d’entreprises et de fédérations européennes de fret ferroviaire ont signé à Katowice (Pologne) un manifeste marquant leur engagement à développer la performance de leurs activités. L’enjeu est de taille car il s’agit, selon elles, d’éviter jusqu’à 300 millions de tonnes d’émissions de CO2 au cours de la prochaine décennie.

C’est une grande première que les acteurs du fret ferroviaire ont réalisé lors de la clôture de la COP24 à Katowice. La coalition Rail Freight Forward regroupant une quinzaine d’opérateurs européens dont SNCF Logistics, DB Cargo, CFF Cargo et Mercitalia a, en effet, présenté un Livre Blanc nommé "30 by 2030".

Ces chiffres correspondent à la part modale qu’elles souhaitent atteindre d’ici à 2030 en multipliant par deux les volumes de marchandises transportés. Ce sont, ainsi, près de 300 millions de tonnes de CO2 qui pourraient être évités.

Trois-quarts du fret transporté par la route

Cet appel pour un transport terrestre plus soutenable en Europe rappelle, en guise de préambule, que le transport terrestre de marchandises (routier, ferroviaire et fluvial) a un impact très fort sur nos sociétés avec actuellement 75 % des volumes transportés par la route. Il souligne, ensuite, qu’une augmentation du trafic marchandises de 30 % est prévue d’ici 2030, ce qui équivaut à un million de camions supplémentaires sur les routes européennes. La route ne peut pas absorber cette croissance sans augmentation exponentielle de son impact social et environnemental, et sans investissements supplémentaires dans ses infrastructures.

Le Livre Blanc précise donc qu’il est indispensable de se fixer une ambition de report modal de la route vers le rail pour accompagner cette évolution. Avant de marteler le message en indiquant "qu’il est dans l’intérêt de tous (y compris du transport routier) de multiplier par deux la part du rail dans la répartition modale pour atteindre 30% du trafic de marchandises et neutraliser les effets néfastes du transport routier". Il est vrai que le rail a des arguments à faire valoir au plan de la consommation énergétique, six fois moins importante que la route, et des émissions de CO2 (dix-sept fois moindres).

Vers une Europe du fret ferroviaire

Ce n’est pas, pour autant, que le rail est paré de toutes les vertus. Aussi, et afin de réaliser ce report modal, des actions doivent être prises à la fois par les entreprises ferroviaires, les gestionnaires d’infrastructure et les décideurs politiques. Celles concernant les gestionnaires d’infrastructure nécessiteront beaucoup de travail en amont pour fournir et gérer des infrastructures interopérables qui soient aussi faciles d’accès que les routes européennes.

On a vu récemment toutes les conséquences néfastes de l’interruption des circulations fret à Rastatt (Allemagne) faute de systèmes harmonisés. Les décideurs politiques et les autorités de régulation auront également un rôle important à jouer en ce sens qu’ils devront veiller à proposer un cadre réglementaire stable et équitable. L’Europe du fret ferroviaire est donc en train de se mettre en place. Gageons que les progrès à accomplir le seront sur une période acceptable pour la préservation d’un environnement chaque jour plus menacé. 

Une part modale du fret ferroviaire portée à 30% d'ici 2030 permettrait d'absorber la croissance prévue du transport de marchandises et son impact négatif sur le climat.

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