10e journée OFP 2020 Une ambition suffisante ?

Pour une première, la dixième édition de la journée "Fret ferroviaire et OFP" - organisée exceptionnellement sous forme de web conférence - a été couronnée de succès.

Crédit photo OC
La dixième journée "Fret ferroviaire et OFP" du 19 novembre 2020 a confirmé l’approche nouvelle dont bénéficie le fret ferroviaire. Mais à l’échelle de l’Europe, le doublement de la part modale d’ici à 2030 ne semble pas devoir constituer un objectif suffisant pour combler le retard de la France dans ce domaine. 

Pour une première, la dixième édition de la journée "Fret ferroviaire et OFP" - organisée exceptionnellement sous forme de web conférence - a été couronnée de succès. Non seulement grâce à la participation de 590 internautes (nouveau record) mais aussi grâce à un plateau très relevé d’intervenants.

Et parmi ceux-ci, le ministre délégué aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, a confirmé dans une vidéo enregistrée que l’ambition de porter la part ferroviaire de 9 à 18 % d’ici à 2030 était "un objectif ambitieux mais atteignable". Avant d’ajouter "qu’il faut rétablir la compétitivité du rail en augmentant les investissements." Il a montré la voie sur ce dernier point en dévoilant une nouvelle enveloppe de 210 millions d’euros (M€) destinée à pallier aux surcoûts des travaux réalisés sur le réseau afin de permettre la circulation des trains de fret la nuit. 

Apport des ports

Au-delà de cet effort qui courra sur la période 2021-2022, le fret ferroviaire bénéficiera aussi des 170 M€ préalablement annoncés. Mis en place pour 2021 et possiblement reconductible l’année suivante, ce montant est dégroupé entre 65 M€ pour la réduction de moitié du coût des péages, 70 M€ pour le wagon isolé, 20 M€ de supplément d’aides à la pince et 15 M€ alloués au démarrage de trois nouvelles autoroutes ferroviaires.

Au sein de ces dernières, le dossier de relance du Perpignan-Rungis est plus que jamais prioritaire, son succès devant également reposer sur son extension à Anvers au Nord et Barcelone au Sud. Plus généralement on voit enfin éclore la réelle prise de conscience de l’apport des ports tant maritimes que fluviaux dans l’augmentation des tonnages remis au rail. C’est ce qui fait d’ailleurs le succès actuel de Lineas

Avertissement

Dans ce concert de bonnes nouvelles pour le fret ferroviaire, l’intervention de Karima Delli, présidente de la Commission transport du Parlement européen, a, toutefois, sonné comme un avertissement. Elle a, en effet, déclaré au terme de son intervention que "l’objectif de la France est éloigné des 30 % de part modale auxquels s’engage chaque état membre (de l’Europe – NDLR) d’ici à 2030. Donc, il va falloir accélérer la cadence." Et d’avancer même "la mise en place d’ici quelques mois d’une redevance poids-lourd au km afin qu’une part significative puisse aller au fret ferroviaire." 

Interrogé sur cette mesure, Ivan Stempezynski, président du Groupement National des Transports Combinés (GNTC), a déclaré : "Nous n’y sommes pas favorables. Nous sommes, en revanche, beaucoup plus enclins à l’instauration de mesures incitatives liées aux économies de CO2 réalisées."

Sans doute que les efforts financiers réalisés par la France sont encore insuffisants. Il est vrai que la comparaison avec l’Allemagne est sans appel. Ce pays a consacré 11 milliards d’euros à l’entretien / développement de son réseau en 2019, là où SNCF Réseau n’y a consacré que 5,7 milliards d’euros.  

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